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Pierre de Castelnau

dans l’église méridionale

par André Delpech

Fondateur de la S.T.E.M.

 

Placé dès son enfance dans l’église cathédrale de Maguelone, Pierre de Castelnau fit de longues études et joué des coudes pour être nommé archiprêtre de Saint-Firmin de Montpellier. Il ne devint archidiacre de Ganges que grâce à l’appui de son ami le pape Innocent III.

Hélas, une mission comme légat auxiliaire mettra fin à sa carrière prometteuse et il devra quitter Maguelone pour se réfugier à l’abbaye de Fontfroide. Il en gardera toujours une certaine rancœur.

            Innocent III le fera sortir de son exil cistercien pour en faire son légat dans la lutte contre les hérésies et la purge du clergé languedocien soi-disant dévoyé. Pierre de Castelnau fut secondé dans ses nombreuses missions par des personnages dont on a négligé le cursus et attribué des faits et gestes souvent caricaturaux.

Que savons-nous vraiment du Narbonnais Arnaud Amalric, du Landais Navarre de Dax, de la famille de Folquet de Marseille évêque de Toulouse ? Pourquoi le Castillan Dominique de Guzmán, qui fondera l’ordre des Dominicains, traversa-t-il le Midi, avant de s’y fixer ?

            N’oublions pas la bête noire de Pierre de Castelnau, Berenguer. Bâtard du comte de Barcelone, abbé de Montearagón, évêque de Lérida avant que son ami le pape Célestin III le nomme, bien malgré lui, archevêque de Narbonne.

Certes Berenguer désendettera sa cathédrale mais Innocent III exigera qu’il cède son titre d’abbé de Montearagón. Alors grâce au légat Arnaud Amalric, ex-abbé de Poblet et chef de l’ordre de Cîteaux, ce sera son neveu Fernando (frère du roi Pierre II d’Aragon) qui lui succédera. Voilà comment Fernando moine cistercien de Poblet se retrouvera à la tête de Montearagón, prestigieuse abbaye de chanoines augustins !

            Cette conférence dévoilera bien d’autres aspects méconnus sur ces religieux qui ont fait l’histoire de l’Église méridionale à la veille de la Croisade Albigeoise.